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Chroniques des années 1970 - 1972 |
Eric, le marqueur indélébile, est un véritable dénicheur de trésor. Grâce à lui, nous voilà en possession
de plusieurs chroniques tombées entre mars 1970 et juillet 1972 de la plume de celui qui fût commandant en second du CLA en 1972
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Divers exercices avaient lieu, comme sur toutes les bases, pour maintenir en conditions les divers services de sécurité,
et si le CLA s'occupait directement des exercices incendie et de recherches d'avions après crash, c'était l'escadre qui gérait ceux concernant les évacuations cabine.... |
Un jeudi matin, nous fûmes donc convoqués sur le parking pour assister à un exercice d'extraction d'un
pilote, censé avoir été blessé et ne pouvant évacuer seul sa cabine. |
L'escadre avait choisi le Capitaine L.. (Patton pour les intimes) : le hasard, si c'était le hasard qui
avait décidé, n'avait pas désigné le plus petit gabarit de l'escadre !. |
Installé dans l'avion, il devait en être extrait par les pompiers à l'aide d'une potence et d'un câble qui,
s'accrochant à son harnais, permettraient de le descendre précautionneusement et sans aggraver ses supposées blessures. |
L'arrimage et l'extraction de la cabine se passèrent fort bien, et les plaisanteries fusaient à l'encontre de
Patton, suspendu tel un pantin à quatre mètres du sol, lorsque brusquement, le mousqueton d'arrimage s'ouvrit, libérant le pilote qui chuta lourdement sur le parking,
une jambe repliée sous lui avec un angle insolite. |
Ce qui ne devait être qu'un exercice se solda par un accident avec arrêt de vol de trois mois pour le pilote. |
Bien sûr, on put dire que ce mousqueton, en l'absence de l'exercice, aurait cassé dans des circonstances
peut-être plus dramatique, mais force fut de constater que le mieux avait été l'ennemi du bien ou bien, comme le dit l'un des spectateurs que "le mieux c'est bien,
mais le bien, c'est mieux !"En tout cas, Patton n'en rit pas et cet incident me remit en mémoire celui, moins grave, de Cazaux, où un pilote était resté
coincé dans son Ouragan après rupture du couteau brise-verrière... |
La leçon ayant été retenue, je ne revis plus, ni là ni ailleurs, d'autres exercices de ce genre avec un pilote
réel, mais seulement des manipulations de mannequins lestés qui, d'ailleurs, ne tombèrent jamais ! |
La tradition orale rapporte qu'il y eût, ici et là, dans l'Armée de l'Air, d'autres cas d'exercices se terminant
mal, tel ce véhicule de pompiers se renversant à Cognac dans le virage de Trache, ou ces innombrables véhicules de secours perdus, embourbés ou accidentés par
suite de la précipitation des chauffeurs. Je n'y ai pas assisté, mais ayant parfois vu où peut conduire la bonne volonté mal gérée, je crois sur parole ces
On-dit". |
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