Eric, le marqueur indélébile, est un véritable dénicheur de trésor. Grâce à lui, nous voilà en possession de plusieurs chroniques tombées entre mars 1970 et juillet 1972 de la plume de celui qui fût commandant en second du CLA en 1972

La série d'accidents de SMB2, déjà longue, Cne, R.. éjecté à Cazaux, Cne T... tué lors d'un crash à Cazaux, , Cne N.. crashé à Perpignan, se poursuivit avec l'accident du Sergent-chef Z.. (19 mai 1972), qui dut s'éjecter à basse altitude suite à une panne de son réacteur due, une fois encore à une défaillance du relais d'accessoires.

Son appareil tomba en plein champs, mais des débris vinrent percuter une ferme à 400 mètres du point de chute (sans y occasionner de victimes toutefois...)

Une autre éjection avait eu lieu quelques temps auparavant, alors que l'avion était en contact avec l'approche et, dans ce cas précis, c'est le contrôleur qui avait persuadé le pilote d'infléchir sa trajectoire pour éviter la ville d'Arras. Il est vrai que le contrôleur y habitait !

Y-eut'il des modifications techniques ? La série cessa t'elle d'elle-même ? Je ne sais !

Le fait est qu'elle cessa et qu'il n'y eût plus que des incidents ordinaires après ces 2 éjections. Il n'empêche que l'accident était toujours présent en arrière-plan dans l'esprit des contrôleurs. Et si cela n'avait pas été, les diverses fiches réflexes, consignes et autres check-listes auraient été là pour le rappeler !

D'ailleurs, quel contrôleur peut se vanter de n'avoir pas, plus souvent qu'à son tour, rêvé d'accident d'avions ?

Durant les divers exercices, la crainte, toujours présente, était d'oublier une action, ou de ne pas avoir le temps de les effectuer toutes...Bizarrement, à chaque accident réel, j'ai le sentiment d'avoir tout le temps nécessaire, comme si le temps s'était ralenti... Je crois plutôt que, dans ces circonstances, c'est l'esprit qui s'accélère, et c'est très bien ainsi !