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Chroniques des années 1970 - 1972 |
Eric, le marqueur indélébile, est un véritable dénicheur de trésor. Grâce à lui, nous voilà en possession
de plusieurs chroniques tombées entre mars 1970 et juillet 1972 de la plume de celui qui fût commandant en second du CLA en 1972
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Un pilote de l'escadre devant être lâché en Broussard qui était l'avion de complément à tout faire (par
beau temps !), je pris place à bord pour un vol d'entraînement destiné à me permettre de bien situer la base dans son environnement.. |
Le Broussard, je le connais depuis l'Algérie et je le retrouvais avec plaisir bien que la température ambiante
et le décor soit radicalement différents. |
Le vol était en fait une leçon de pilotage et l'impétrant bien que Capitaine et pilote de réacteur très confirmé,
suivait à la lettre les instructions du Sergent-Chef moniteur...Tout y passa : virages à toutes les inclinaisons, montées au taux maximum, descentes accélérées,
vol avec ou sans volets, touch and go, prises de terrain rapides, posés 3 points et...décrochages. |
Le décrochage sur Broussard était particulièrement vicieux et il valait mieux avoir un brin d'altitude pour y procéder,
car l'avion saluait brutalement presque jusqu'à la verticale, nez dans le sol, avant de reprendre une vitesse et une altitude correctes. On en fit plusieurs et
j'eus ainsi l'occasion de voir la base sous tous les angles. |
La configuration des lieux était simple : une immense plaine couverte de neige, et, au milieu, une piste 10/28,
une autre (01/19 ?) et les vestiges d'une 3ème piste dite "piste allemande" ; à l'est le village très rural d'Haynecourt, au nord le village d'Epinoy qui avait donné son nom
à l'aérodrome et, au sud, fameux entre tous, le seul bois dans un rayon de 20 kilomètres : le bois de Bourlon ! |
Ce bosquet était si esseulé dans cette morne plaine qu'il constituait un repère aérien immanquable et servait
de point d'entrée dans les circuits en vol à vue. Il n'avait rien de remarquable, et, dans le le midi, serait totalement passé inaperçu, mais ici, seul de son espèce,
il prenait une sorte de solennité qui force le respect ! |
Nous le survolâmes plusieurs fois avant de revenir en piste 10 réputée difficile, car elle présentait
une importante dénivellation avant son seuil. Le candidat à la qualification ne maîtrisant pas encore tout à fait l'eslasticité du train du Broussard, nous fîmes
un atterrissage de Capitaine à 3 rebonds, les plus chevronnés à son manche se faisaient parfois surprendre !. |
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